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1 :: 03/11/08 :: 10:13 :: copainsdac
La Toussaint…

Puis la Fête des défunts



Hier, pour nous chrétiens, c'était la Fête de tous nos Saints, et aujourd'hui celle de tous nos défunts.

Occasion qui nous est offerte, une fois l'an, d'aller les revoir, si nous ne le faisons pas de temps à autre au cours de l'année, car trop occupés, tous, que nous sommes, à courir après le temps et l'argent. Mais eux, là, dans cet enclos fleuri une fois l'An, figés pour toujours dans leurs deux mètres carrés, en ont fait tout autant, poursuivre le temps et l'argent, et s'y sont épuisés. Qu'ils aient tout gagné ou tout perdu, riches ou pauvres, ils ont dû tout laisser là, devant le miroir et sont passés de l'autre côté, ils ne sont pas loin juste à côté, inaccessibles, mais, élevés pour ceux qui n'accordaient aucun intérêt aux choses de cette Terre, ou restant là, mystérieusement accrochés comme des désespérés à leur biens devenus d'un coup, pour eux morts, insaisissables.

S'ils ne sont pas revenus nous parler de là bas, c'est que là bas il fait sûrement meilleur, et qu'ils y sont enfin paisibles.

Ces êtres qui reposent, dans nos cimetières, nos chers disparus, ou bien peut être maudits, car effectivement tous ceux qui demeurent dans les cimetières ne sont pas forcément des êtres au parcours tout à fait clair, ni vertueux.




Un jour, où j'allais aux obsèques, d'une amie, une Comtesse dont l'oncle était Littré, l'auteur du dictionnaire c'était lui, cette Dame faisait donc partie de ces nobles privilégiés, et des derniers admis au cimetière de Picpus, où les plus grandes "lignées"de ces familles étaient reçues, le dernier jour de leur vie pour y reposer, il est pas bien grand.

A la fin, de la cérémonie dans la petite chapelle de ce cimetière imbibée d'histoire, et de la mise au tombeau, sa sœur, une fois les amis et la famille retirés, m'invita à la suivre, et j'ai eu ce droit particulier, si l'on peut dire cela dans cet endroit, personne n'y est autorisé, juste les familles inscrites là, en ce lieu, qui pour moi me semblait presque d'un autre temps, elle me conduisit au bout de cet espace, tout en long, et me fit voir un enclos fermé, à l'intérieur duquel se trouve une grande fosse commune, là gisaient tous les nobles décapités durant la révolution, Lafayette était au milieu d'eux.




Je n'ai pu m'empêcher de penser à tous ces gens aux noms imposants, qui de l'abondance au confort et à la jouissance, ont basculé à cause de leur abus dans l'horreur d'une mort atroce, précédée de violence. Je pensais à Louis XVI, Marie Antoinette et leurs enfants, que de nombreux nobles, reposants là, ont côtoyé, je me sentais transportée en quelques minutes vraiment dans l'histoire, dans ce lieu mythique.

La Comtesse Malila, sœur de celle que nous venions de porter en terre, me racontait, ensuite, à chaque tombe devant laquelle elle me faisait passer, comme on égrène un chapelet, l'histoire de ces noms, c'était émouvant. Cette femme si simple, me parlait en somme, de ces gens, presque tous parents entr'eux, à quelque part, d’où le nom de sang bleu, une immense famille, toutes avec leurs lourds secrets, ne s'aimant que de loin, mais dans les épreuves, se tenant la main. Elle était la dernière vivante d'une longue lignée, je respectais, et la soutenais dans son immense chagrin.



Et c'est de ce jour là que j'ai pris conscience, que dans nos cimetières, tous nos morts, n'y dormaient pas en Paix, chacun à son histoire, son passé plus ou moins secret embarqué avec lui pour le grand voyage, comme on emporte son carnet de notes, ce passeport vers l'inconnu. Chacun a des comptes à rendre, sa vie, belle ou bonne, mauvaise ou moche voir peu avouable, le moment est venu de s'en expliquer, lorsqu'on est arrivé là, couché à tout jamais, son âme envolée…

Nombreux n'ont pas voulu s'y mélanger et ont formulé le vœux d'être enterrés dans leur vigne, leur Château, leur Chapelle familiale, peu importe où, mais pas au milieu de nous, pensant ainsi, peut être conjurer leur sort, les dés étant jetés pourtant, l'endroit ne changera rien au jugement dernier, nous devons tous y passer… et nous y serons similaire, nos âmes y seront mises à nue.



Tous égaux, pas sur cette Terre, ni dans cette vie, mais dans l'autre…nous arrivons tous de la même manière, nous repartons de la même. C'est cela qui aurait dû nous interpeller, avions nous besoin de ne pas nous Aimer? Nous si semblables!...

Il est curieux que dans ces cimetières, lorsque nous y entrons le jour de la Toussaint, une seule chose rend toutes les tombes semblables, les fleurs, des chrysanthèmes avant , des tokyos aujourd'hui, mais ces immenses bouquets de gros ou petits pompons, blancs, jaunes, oranges ou violets, nous délivrent à tous un message, nous sommes unis, tous, là, dans nos peines et venus dire encore une fois et tout doucement, "je t'aime" à ceux qui dorment là, à ceux qui nous manquent encore tant. Nous sommes là, mais seulement là, enfin tous les même.



Lorsque nous avons été, dans le Sud-Est de Paris, voir Provins, une magnifique ville Templière, après une partie de sa visite, midi sonnait, nous avons cherché un endroit pour pique niquer tranquille, après une longue marche, nous sommes tombé sur l'endroit qui nous semblait idéal. Tout en mangeant nos casse croûte, on admirait encore ce lieu encore une fois plein de mystère et mystique, et la maison au pied de laquelle nous mangions nous intriguait, massive, petite, fenêtres comme des meurtrières, mais, surprise funèbre, en s'approchant de plus près nous avons pu lire que c'était la maison du bourreau, sûrement du temps de Philippe Le Bel, car c'est lui qui a pourchassé et fait tuer tous les Templiers. Là encore, j'imaginais cet homme montant ce petit escalier, et refermer la porte pour vivre une autre vie, le soir, se déconnectant de celle où il obéissait à des ordres, lui illettré, et vide de sentiments, ou culpabilité, et décapitait ou torturait jours après jours les prisonniers, comme le boulanger va à son pain, le meunier à son moulin.

Je ne pense pas que cette maison était recherchée ou visitée par les touristes, , elle n'était pas indiquée, endroit trop morbide et lourd d'histoire, il fallait bien des pèlerins égarés de notre genre pour être tombés là par hasard.



Il y a donc dans chaque villes et villages partout dans le monde, ces cimetières qui ont, dans leur enclos, enfermé des êtres précipités dans la mort de façon plus ou moins douce ou violente, de maladie aux longues souffrances, d'accidents…



La mort n'est jamais vraiment désirée, même celui qui l'appelle, a peur d'être empoisonné ou mourir, il vit inconsciemment dans l'espoir, il s'accroche encore à la vie. Je le vois avec nos personnes âgées, nombreuses veulent mourir, la vie étant insupportable et douloureuse, mais elle surveillent bien les médicaments qu'on leur fait avaler, je crois que chacun, même le condamné espère toujours en la dernière minute miraculeuse où la vie lui sera rendue, et meilleure…

Je pense à Paris à ces cimetières où sont enterrées tant de personnalités, le Père Lachaise avec Edith Piaf, Gainsbourg, et autres chanteurs, écrivains ou poètes, où déambulent tous les curieux et fans de toutes la terre. Je pense au cimetière de Montmartre où reposent Dalida pas loin Michel Berger avec sa fille et tant d'autres. J'ai été voir une Dame Jacqueline qui a vécu très longtemps à la Résidence du Barral à Naucelle et qui repose auprès de Fernandel, et Marcel Dassault ou la fille du Shah d'Iran et là encore des poètes et écrivains célèbres.




Dans celui de Naucelle repose le grand père de Franck Alamo chanteur devenu célèbre avec "Biche au ma biche"

Aujourd'hui, lorsque je pousse la porte d'un cimetière pour y accompagner un ou une amie, je pense à tous ceux qui dorment là, en demandant à Dieu qu'ils reposent enfin...





en Paix.

copainsdac

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